Les fruits et légumes en V pour les enfants : comment les rendre attractifs ?

D’après le Programme National Nutrition Santé, moins d’un enfant sur dix consomme la quantité recommandée de fruits et légumes chaque jour. Les variétés dont le nom commence par la lettre V, souvent moins connues, échappent encore davantage à la routine alimentaire familiale.

L’aversion pour certains goûts ou couleurs ne relève pas d’un simple caprice : elle résulte d’un apprentissage progressif, influencé par l’environnement et les habitudes à la maison. Pourtant, des stratégies existent pour élargir la palette alimentaire et rendre ces aliments plus présents dans les assiettes des plus jeunes.

Pourquoi les enfants boudent-ils certains fruits et légumes ?

Le choix alimentaire des enfants ne s’improvise pas. Dès la petite enfance, la diversité de ce qui est proposé façonne leur rapport à la nourriture. Pourtant, même avec une présentation régulière de fruits et légumes, y compris ceux commençant par V,, la réticence persiste. Cette méfiance, appelée néophobie alimentaire, atteint souvent son apogée entre deux et six ans : un âge où l’enfant refuse volontiers un aliment inconnu, même après plusieurs tentatives.

Tout y passe : textures qui surprennent, couleurs qui intriguent ou rebutent, goût inattendu, ambiance au moment du repas. Les crudités attirent parfois davantage, là où les légumes cuits, ternes dans l’assiette, suscitent peu d’enthousiasme. L’enfant compose alors ses préférences, guidé par ce qu’il ressent et par le climat qui entoure la table familiale.

Une réalité sociale s’impose aussi. L’enfant observe et copie. Un parent qui consomme, avec plaisir, fruits et légumes, donne le ton. L’ambiance autour du repas, la pression ou les tensions renforcent ou allègent ce rapport à la nouveauté. C’est dans la répétition, le relâchement des contraintes et le mimétisme que la familiarité se construit.

Voici les principaux facteurs qui entrent en jeu :

  • La néophobie alimentaire s’installe très tôt chez certains enfants.
  • Le mimétisme envers les adultes joue un rôle dans la curiosité alimentaire.
  • Une présentation variée et attirante incite à la découverte.

Tout s’imbrique : expériences répétées, ambiance familiale, apprentissage progressif du goût. L’alimentation, bien avant de se résumer à des apports nutritionnels, prend racine dans les gestes ordinaires du quotidien partagé.

Zoom sur les fruits et légumes en v : variétés, saisonnalité et bienfaits

La palette des fruits et légumes disponibles au fil des saisons élargit les horizons à table et stimule la curiosité des enfants. Aux beaux jours, les marchés débordent de fraises, abricots, tomates, concombres, courgettes, explosion de saveurs et de couleurs. Quand vient l’automne, on découvre poires, raisins, carottes, chou-fleur ou potiron. Respecter la saison, c’est miser sur la qualité, la fraîcheur, mais aussi préserver la planète, tout en renouvelant l’intérêt des plus jeunes pour ce qu’ils mangent.

Côté nutrition, fruits et légumes regorgent de vitamines (A, B, C, D, E, K), minéraux (calcium, fer, magnésium, zinc), fibres, eau et pigments naturels qui colorent l’assiette et protègent l’organisme. Leur consommation régulière soutient le système immunitaire, accompagne la croissance et aide au bon développement des enfants.

Certains légumes passent mieux que d’autres : carottes, concombres, tomates, maïs, brocolis, petits pois sont souvent appréciés. À l’inverse, épinards ou choux de Bruxelles laissent parfois les enfants sur la réserve. Proposer ces aliments selon la saison, sous des formes variées, encourage la découverte et apporte une diversité bienvenue au menu.

Des astuces ludiques pour rendre ces aliments irrésistibles à la maison

Inviter l’enfant à choisir, préparer et explorer les fruits et légumes bouleverse la dynamique du repas familial. Le jardinage, même réduit à quelques pots sur un rebord de fenêtre, suscite la curiosité. Observer une pousse, toucher la terre, suivre la croissance d’un légume ou d’un fruit, crée un lien direct avec ce qui finit dans l’assiette.

La cuisine devient aussi un terrain de jeu : reconnaître les saveurs, manipuler les textures, s’amuser avec les couleurs. En s’inspirant de la pédagogie Montessori, laissez l’enfant laver, éplucher, couper avec des ustensiles adaptés, mélanger. Cette participation développe l’autonomie et la motricité, mais aussi l’appétit de découverte. Plus l’enfant met la main à la pâte, plus il comprend la valeur de ce qu’il cuisine.

À table, la présentation n’est pas un détail. Composer une assiette colorée, préparer des brochettes, proposer une trempette, houmous, fromage blanc aux herbes, coulis de tomate, attise la curiosité. Les légumes se glissent dans les plats aimés : soupe, purée, gratin, quiche, pizza. Les fruits s’invitent en compote, smoothie ou dessert de saison. Introduire un nouveau légume à plusieurs reprises permet souvent de dépasser la méfiance initiale.

Impliquer l’enfant lors des courses : explorer les étals, reconnaître les variétés, discuter de leur provenance. Ce contact direct, prolongé à la maison par une explication simple des bienfaits, encourage un rapport plus serein et régulier à la diversité alimentaire.

Boite lunch avec fruits en forme d animaux amusants

Ressources et idées pour aller plus loin dans l’alimentation équilibrée des enfants

De nombreuses initiatives encouragent une alimentation équilibrée dès le plus jeune âge. Le chef Olivier Chaput mise sur l’implication des enfants en cuisine. Benjamin Muller propose des idées concrètes, adaptées aux réalités familiales. Du côté institutionnel, Olivia Grégoire défend l’apprentissage alimentaire dès l’enfance.

Des organismes comme France Agrimer et Interfel publient régulièrement études et sondages. D’après Harris Interactive, la reconnaissance des légumes chez les jeunes reste à améliorer : la répétition et la diversité d’expositions, à la maison comme à l’école, sont des leviers efficaces. Au Canada, Arctic Gardens a mené l’enquête auprès de 2000 parents : il en ressort que les grands-parents jouent souvent un rôle de passeurs dans la découverte alimentaire.

Pour accompagner ce mouvement, de nouveaux outils apparaissent. Certains compléments, tels que PEDIAKID 22 Vitamines & Oligo-éléments ou les Gommes Multivitaminées de la même gamme, renferment des extraits de plus de vingt fruits et légumes (carotte, cresson, épinards, betterave, persil…). La sensibilisation passe aussi par l’expérimentation : ateliers en famille, recettes partagées, défis de dégustation à l’école, supports ludiques créés par associations ou collectivités.

Pour synthétiser les axes d’action, voici quelques pistes concrètes :

  • Favoriser l’engagement des familles, écoles et collectivités dans la transmission d’une alimentation vivante
  • Mettre en avant la diversité et la saisonnalité des fruits et légumes
  • Utiliser pédagogie, répétition et convivialité pour lever les blocages

Façonner le goût réclame du temps, des expériences croisées et des repères stables. Les idées ne manquent pas, les initiatives se multiplient, et chaque table familiale, chaque cour d’école, chaque média peut devenir le point de départ d’une nouvelle curiosité alimentaire. Qui sait : demain, les légumes en V ne seront peut-être plus de simples inconnus au bataillon, mais des invités réguliers dans les assiettes des enfants.